Athenaïs avait beau vouloir rester seule avec son amie, je ne restais tout de même pas bien loin d'elles. Aussi, quand je les vis sortir de la chambre, je les suivis mais je restais tout de même en retrait, ne voulant pas qu'elles me voient, je ne voulais pas les déranger, je pense en avoir déjà fait assez comme ça. Je voulais tout de même toujours voir mon fils. Car oui, à cet instant, je ne savais pas qu'il ne l'était pas et je pense que je continuerai à vivre dans cette ignorance pendant un long moment. Arrivé dans cette fameuse pièce, j'entrais derrière elles. Je disais être prêt à voir mon fils mais pas dans cet état, je ne savais pas si je voulais ou même si je pouvais le voir ainsi. Je pris tout de même mon courage à deux mains, comme le faisait actuellement Athenaïs et je m'avança vers la couveuse du petit. Les filles ne m'avaient pas vu, aussi, pour signaler ma présence, je posa mes mains sur les épaules des filles. « Je me suis permis de venir ! ». Mon regard se posa sur ce petit être fragile, sans défense, je ne savais pas vraiment comment réagir.

Nous y étions, enfin face à mon fils. Alors que j'allai m'avancer vers sa couveuse, je sentis une main se poser sur mon épaule ce qui me fit sursauter et en me retournant, je pus voir que c'était personne d'autre que Roberto, qui était également venu voir le bébé. Oui c'est normal ! Enfin, c'était en quelques sortes normal, mais pas tout à fait. Je m'approcha de la couveuse et une fois près d'elle, je posa ma main dessus. Il était si petit, si fragile, je ne pus m'empêcher de pleurer et de m'en vouloir pour son état même si tout ça était plutôt de la faute de ses deux tantes. L'infirmière t'as dit quelques choses sur son état de santé ? Il était bien sûr évident que je m'adressais à Renata vu que je n'avais pas parlé à Roberto depuis la plage ... du moins je crois.

Si je comprenais bien ce qu'elle me disait, il risquait de mourir là, maintenant, sous mes yeux. J'avais envie de tout casser, mais je me retenais. Déjà qu'il était branché à je ne sais quoi, je ne voulais pas qu'il me voit en plus dans cet état. Je ne savais pas quoi dire. Je me retournais alors vers Roberto, Je ne vous félicites pas pour tout votre cirque hein ! J'avais envie de m'avancer vers lui et de lui mettre une gifle mais je n'allai pas faire une scène ici, nan pas maintenant surtout, il méritait tout de même un peu de repos.

C'est ce que je me disais jusqu'à ce que j'entende ce bruit strident, effrayant. Il ne respirait plus du tout, plus rien, je ne comprenais pas ce qui lui arrivait. L'infirmière nous demanda à tous de reculer mais en larme je ne pus m'exécuter, restant face à sa couveuse, j'étais en panique, en larmes ... Qu'est-ce se passe ? J'hurlais sur l'infirmière, en quête de réponse mais elle était tellement occupé à me dire de sortir qu'elle ne répondait pas à ma question.

Ma présence n'avait pas l'air de les déranger, d'ailleurs, Athena trouvait ma présence dans cette chambre tout à fait normal, ce que j'appréciais. Je m'approchais également de la couveuse, regardant mon fils tenter de respirer avec ses tout petits poumons, il se battait pour rester envie alors que quelques minutes plutôt, nous nous battions pour notre fierté, quel con je suis. Athena s'énerva en quelques sortes contre moi, me demandant si j'étais fier du cirque que nous avions fait sur la plage. Je comprenais totalement qu'elle soit en colère, elle avait faillit perdre l'enfant. « Je suis désolée ma ch... Athenaïs ! ». En fait, j'étais perdu, je ne savais pas comment l'appeler, si elle et moi étions toujours en couple. Je dois avouer ne plus savoir où j'en suis actuellement. Puis tout se passa très vite. Deux grands hommes se mirent devant nous pour que nous ne nous approchions pas plus que ça de la scène. Mon fils était entre la vie et la mort, je me devais d'être présent. Seulement, je devais rester solide et soutenir Athenaïs. Aussi, j'aidais Renata à la faire sortir de la salle. Nous étions dehors, impuissants, sans nouvelles...

Si on m'avait dit il y a quelques mois de ça qu'en revenant à Newcastle, je perdrais mon fils puis ma meilleure amie, je n'y aurai pas cru et pourtant si, je perdais tout ceux qui comptais pour moi, petit à petit, je perdais donc chaque jour une partie de moi. Je me demandais sérieusement comment j'allai finir après tout ça. C'est pas possible ... Je n'arrêtais pas de me répéter ces mots tout en marchant de long en large devant la salle où nous attendions des foutus nouvelles de mon fils. Après des minutes interminables à attendre, une infirmière sortie de la salle. A son air du genre "je compatis", tout ça ne me disait rien de bon, j'étais déjà prête à m'effondrer mais je préférais qu'elle m'en dise plus. Alors, comment va-t-il ? Elle me sortit tout un tas de mots dans son jargon médicale auquel je ne comprenais rien, les seules choses que je compris, c'étaient, Je suis désolée, votre fils s'est battu de toute ses forces, mais il n'a pas survécu ! Je vous laisse tout de même quelques minutes seule avec lui ! Comment dire adieu à mon fils alors qu'il venait tout juste de naître ? Je venais tout juste de le voir, de faire "sa connaissance" et on me l'arrachait, on me l'enlevais. Je préférais rester seule pour le moment et je le fis comprendre à Renata et Roberto, avec tout le respect que j'avais pour eux tout de même.